JULES

Un parcours difficile mais merveilleux
Des FIV: spray nasal et piqûres pour moi, revues sexy et petit pot pour lui.

Un moral en béton, des réimplantations négatives, des larmes qui coulent, la main de ma petite fée l'infirmière, une ICSI par cycle naturel et enfin... Jules est là! Un peu plus tard il y aura Louis et la vie tranquille... jusqu'à l'arrivée d' une petite fille venue toute seule sans l'aide de personne!

Ca y est.… Je l’ai enfin trouvé! Après quelques tentatives avortées, multiples et diverses, rigolotes, pénibles, joyeuses ou carrément absurdes, oui… je l’ai enfin trouvé! Lui, c’est « IL », c’est celui qui décide de m ‘aimer et d’emprunter le même chemin que le mien, celui de devenir un parent, une maman, un papa.… Un rêve, un aboutissement, une folle envie, mais surtout un choix commun: concrétiser notre amour, notre profonde union par un enfant. Nous voici donc partis, plein d’entrain, de joie et de certitude (aïe aïe aïe!) sur ce que l’on pourrait appeler: « Le chemin de la conception ».
 
Après avoir multiplié les essais sans jamais se lasser ou se décourager (il y a du positif tout de même!), nous devons faire face à la première évidence: nous aimons la nature, certes, mais elle ne nous le rend pas! Pourquoi? Qu’avons-nous fait pour que cet événement ô combien fabuleux nous soit refusé? Bon.… ça ne fait rien. Passons à l’étape suivant: les examens.
 
Deuxième évidence pour notre couple: il y a un problème médical qui ne nous donne que très peu de chances de pouvoir concevoir une petit être de manière naturelle!

Bon.… ça ne fait rien. Passons à l’étape suivante: les FIV. Nous débarquons donc dans cette nouvelle seconde demeure: la clinique de Rocourt. On se sent mal à l’aise et on se demande encore pourquoi cela nous arrive, pourquoi ce n’est pas si simple alors que tant d’autres y parviennent…

Soit, nous sommes pleins d’énergie et de positivisme et nous fonçons tête baissée, remplis d’espoir face à une équipe de médecins et d’infirmières formidables et surtout très humains. Nous commençons par la phase du programme de stimulation (quel drôle de terme…). Le but est d’obtenir un maximum d’ovules, ensuite les féconder et par la suite les réimplanter dans mon petit nid douillet… Spray dans le nez (bizarre…), plusieurs fois par jour et en alternant les narines s’il vous plaît! (là intervient la prise de notes sous peine de vous injecter les ¾ de la bouteille dans la même narine!), piqûres dans le ventre (ça devient sympa, non?), échographies vaginales à répétition, prises de sang, etc.

Et puis, le GRAND JOUR. On va enfin vous prélever tout ce petit monde qui grouille dans votre bidou (merci les douleurs!). Là, c’est l’anesthésie générale et puis…. le résultat tant attendu. Combien en ont-ils prélevé? Vu le parcours du combattant, un maximum espérons-nous (surtout moi!). Résultat: 12! Bof…
 
Troisième évidence pour nous: il va falloir s’en contenter et espérer qu’il y en aura bien 3 ou 4 qui prendront (et oui, on en arrive à en parler de cette manière, détachée, mécanique).

Etape suivante: c’est là que monsieur intervient. Il faut bien qu’il participe un peu tout de même. Après tout, un enfant se conçoit à deux, même médicalement assistés. Et alors là, c’est la grande classe: petite pièce spécialement aménagée pour lui, avec magazines divers et variés mais surtout coquins! Et puis, ce merveilleux petit pot pour récolter sa semence. Quel magnifique moment pour lui… C’est fait. Youpi!

Un coup de téléphone, une annonce décevante mais nous laissant encore un peu d’espoir: 7 sont fécondés et ils seront réimplantés par 2 (l’idée d’avoir des jumeaux ne nous fait pas peur).

Etape suivante: la réimplantation. Je suis émue. Très émue et puis fébrile aussi. Nous allons «concevoir» notre premier bébé! Nous y sommes: salle d’op. Cette lumière, ces médecins et infirmières et puis l’écran… Je le vois, c’est déjà mon bébé…. Je suis fière et excitée. Après toutes ces épreuves, nous y sommes enfin.

Quelques jours plus tard, le téléphone sonne et l’infirmière m’annonce: « Désolée Madame, c’est négatif! ». Le drame… J’ai été incapable de garder ce petit en moi et de lui donner le nécessaire pour grandir et lui donner la vie. Le coup de massue, les larmes coulent, je dois lui annoncer: c’est foutu. Son soutien m’est précieux et indispensable. Il est là, c’est tout ce qui compte à présent mais il ne pourra jamais comprendre à quel point c’est douloureux tant physiquement que psychologiquement: je suis incapable de lui donner un enfant, je suis incapable d’être mère.

Etapes suivantes: les mêmes, encore 2 fois et toujours cette même réponse: négatif, négatif, négatif.

Allez, on ne se décourage pas. On reprend tout depuis le début et cette fois; ô joie, nous en avons 24!!! Le double donc beaucoup plus de chance croyais-je… Oui mais lorsqu’on veut les féconder, il n’y en a que 4 qui prennent péniblement…. Tous mes espoirs sont vains.

Je me revois, sur la table en salle d’op, attendant qu’on me réimplante pour la xe fois ces ovocytes qui, je le sais d’avance, ne donneront aucun résultat. Les larmes roulent sur mes joues et je ne peux plus rien contrôler: je ne serai jamais une maman, je suis une moitié de femme pour toujours, condamnée à ce vide intérieur… Et puis, il y a cette main qui serre la mienne et qui comprend tellement bien ma détresse. Elle, c’est ma petite fée, cette infirmière qui depuis le début me donne du courage, me soutient, me motive et me certifie qu’un jour je serai enceinte et que je pourrai enfin exhiber ce ventre rond qui me fait tant fantasmer.
Je le ressens, elle vit ma douleur et est bien décidée à ne pas me laisser abandonner. Elle a été le lien, celui qui m’a mené vers cette équipe magique qui m’a donné la clé: une autre méthode plus proche de la conception « naturelle ». Une ICSI par cycle naturel (ça sonne presque comme un mot magique!).

C’est la sixième tentative et la dernière. Je n’ai plus envie de toutes ces déceptions, de ces douleurs, de ces instants de doute… On y va. On est prêt. L’espoir est là. Toute l’équipe nous soutient. C’est fait. C’est quitte ou double. Les jours passent….
 
Assise dans mon fauteuil, j’attends un coup de téléphone d’ "elle" vers 12h30. Il n’est que 10h. J’ai les mains moites. J’attends…
Dring!!!
-Allo?
-Oui, c’est moi
-Ca y est, c’est positif!
-Non!?!?
-Si, c’est positif!!!!
Silence.
Je pleure. Elle aussi. Je pleure encore plus. Je n’en reviens pas, c’est impossible. Après tout ce temps, toutes ces épreuves et ces déceptions, c’est enfin vrai: JE SUIS ENCEINTE!!!!
Première étape: je la couvre de remerciements pour la bonne nouvelle.
Deuxième étape: je lui annonce à LUI!
Troisième étape: je commande un énorme bouquet de fleurs et je le fais livrer à l’équipe PMA de Rocourt ou devrais-je dire à la formidable équipe. C’est elle qui m’a un jour permis d’être une maman, de goûter à cette formidable aventure de donner naissance à un merveilleux petit Jules de 4kg 170 (pas si petit le gaillard!).
 
Le duo de choc qui m’a suivi durant une bonne partie de ces épreuves ne s’est pas arrêté là… Aujourd’hui, il y a un 2ème petit: Louis. Puis, alors que la nature nous avait tournés le dos pendant fort longtemps, alors que nous menions notre petite vie tranquille avec nos deux merveilles, une petite princesse est née…. Sans que plus personne ne nous aide, sans douleurs, sans traitement… par le plus merveilleux des hasards!
 
Merci à tous. Vous avez tellement compté dans nos vies… Vous êtes ces artisans de la vie sans lesquels plus aucun espoir ne pourrait exister…
Merci à vous deux, duo de choc!
Merci à toi, plus particulièrement… Tu te reconnaîtras. Tu es devenue pour le reste de ma vie une amie, un modèle… Garde la foi. Tu nous as donné cette chance d’être parents et je sais maintenant que c’est vraiment le plus beau des cadeaux.

Stéphanie

 

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