Endocrinologie - diabétologie - nutrition


Le diabète de type 2

Comprendre sa pathologie

 

Le diabète de type 2 est définit par un excès de sucre dans le sang (glycémie à jeun > 126mg/dl à deux reprises ou glycémie fortuite supérieure à 200mg/dl). Les personnes les plus à risque sont les personnes en surpoids, de plus de 65 ans, avec des antécédents diabétiques familiaux (30 à 60% de risque si les 2 parents sont diabétiques; 10 à 30% si un seul parent diabétique). 

Cette maladie concerne en moyenne 6,2% de la population belge mais la province de Liège est la pus touchée (9,2%). Ceci est lié à notre mode de vie, notre alimentation, et notre sédentarité. 

Il s'agit d'une pathologie complexe où la production d'insuline par le pancréas n'est plus suffisante pour compenser "l'insulino-résistance". En effet, l'insuline doit être vue comme une clé qui fait entrer le sucre dans les cellules. Chez les diabétiques de type 2, la serrure est "rouillée" (= résistance à l'insuline) en raison d'une accumulation de sucre et de gras dans le fois, le pancréas, les muscle et le tissu graisseux. Dès lors, indépendamment de votre poids ou de votre indice de masse corporelle (IMC = poids/taille²), le plus important est le concept "d'adiposopathie"; à savoir la répartition des graisses dans l'organisme et surtout au niveau abdominal. 

Le diabète de type 2 représente 85 à 90% de l'ensemble des cas de diabète et est le plus souvent diagnostiqué à l'âge adulte. Il s'agit d'une maladie chronique et évolutive dans le temps en raison de l'épuisement progressif de la production d'insuline par le pancréas. Néanmoins, en fonction des traitements reçus (modification du style de vie, médicaments, évolution pondérale, ...), on peut plus ou moins ralentir ou retarder la progression de la maladie. 

Le patient doit être acteur de sa prise en charge.


 

Quels sont les symptômes?

 

Les symptômes sont liés à l'hyperglycémie et se caractérisent par une polydypsie (sensation de soif excessive), polyurie (besoins fréquents d'uriner), nycturie (se relever la nuit pour uriner), perte de poids, infections urinaires et génitales récidivantes, baisse de la vision. 

Cependant, la maladie est le plus souvent asymptomatique et diagnostiquée lors d'une prise de sang ou dans le décours d'une autre pathologie venant compliquer le diabète. 

Le diabète de type 2 est un serial-killer silencieux. 



Quels risques avec un diabète de type 2?


On distingue 2 types de complications:

  • Macroangiopathiques, touchant les plus gros vaisseaux du corps, et responsables des infarctus, AVC, thromboses des membres inférieurs... Elles sont, en théorie, liées plutôt à la résistance à l'insuline en association avec l'hypercholestérolémie, l'hypertension et le tabac. 
  • Microangiopathiques, touchant les plus petits vaisseaux, et responsables des atteintes ophtalmologiques (rétinopathie pouvant aller jusque la cécité), rénales (néphropathie allant jusque la dialyse), polyneuropathiques (cf onglet sur le pied diabétique)... Elles sont, en théorie, liées plutôt à l'hyperglycémie. 

Un suivi régulier permet de prévenir, dépister et traiter les complications du diabète.



Quel suivi du patient diabétique de type 2? 


Le suivi est assuré par prise de sang en dosant l'hémoglobine glyquée (HbA1c); soit au cabinet du médecin traitant ou du diabétologue. Le rythme des consultations est décidé au cas par cas en fonction des résultats sanguins, du traitement en cours, du souhait du patient et de son médecin de famille. 

Le diabète est considéré comme bien équilibré si celle-ci est inférieure à 7% (parfois le seuil est de 7.5 ou 8% dans des cas spécifiques). Plus la taux de sucre est élevé, plus le risque de complication est important. 

Réduire son HbA1c de 1% réduit le risque de complications de 37% et de mortalité liée au diabète de 21% (étude UKPDS).

L'absence d'hypoglycémie est également un critère d'équilibre du diabète. 

La mesure du sucre dans les urines (glucosurie) n'est utile ni pour le diagnostic, ni pour le suivi du diabète. 

L'auto-surveillance glycémique (mesures de la glycémies au bout du doigt par le patient) n'est pas systématique et se réserve à des situations précises (traitement injectable, évènement aigu déstabilisant le diabète, ... cf onglet convention et TDS). 



Peut-on guérir le diabète? 


Il est difficile de guérir du diabète mais on peut tout du moins en obtenir une rémission, sans trace résiduelle dans la prise de sang. Cela sera fonction des efforts consentis en terme d'alimentation, d'activité physique, d'adhérence aux traitement médicamenteux, d'arrêt du tabac.

Cependant, le plus important n'est pas forcément de vouloir le guérir mais surtout de le stabiliser et de l'équilibrer au long cours (concept de "mémoire métabolique").