Le chien, un merveilleux médiateur auprès des personnes âgées et/ou handicapées
Au mois d’août, les pensionnaires de la Résidence CHC Landenne ont fait la connaissance d’Annette Mardaga et de son chien Pongo.

L’animal, par sa présence bienveillante, procure de l’apaisement, du plaisir, une envie de communiquer. Il stimule la confiance en soi et l’autonomie. L’impact positif a été directement souligné par les résidents et les soignants. Une expérience également partagée depuis 2 ans par les usagers du SAJA CHC Le Tabuchet.
Diminution du stress et facilitation de la communication
Si on parle d’hippothérapie depuis longtemps, de nombreuses expériences ont montré une diminution du stress et une facilitation de la communication chez les personnes mises en présence d’un chien. Assistante sociale en santé mentale, Annette Mardaga est certifiée en médiation animale et relation à la nature par l’ULiège et fait partie de l’asbl La Mémoire en Laisse. Elle a débuté sa pratique en 2018, en partenariat avec Pongo, son labrador chocolat: Plutôt que de parler de médiation animale, je préfère parler d’intervention assistée par l’animal, une expression plus juste qui fait référence au partenariat d’un professionnel et d’un animal de compagnie, dans un cadre défini, avec comme objectif la restauration d’un certain bien-être chez le bénéficiaire.
Les plus-values de l’intervention assistée par le chien
- le chien est incapable de poser un jugement de valeur. Par effet miroir, l’humain se montre sans crainte, tel qu’il est vraiment.
- entrer en relation avec un chien augmente le sentiment d’utilité et renforce l’image positive de soi.
- vivre ou côtoyer un animal de compagnie, c’est aussi retrouver de la temporalité: le nourrir, l’abreuver, le sortir.
- le chien stimule le lien social: les gens qui promènent leur chien se parlent plus facilement.
- le chien est également porteur de souvenirs chargés en émotions, émotions qui se libèrent plus vite au cours des rencontres avec les soignants, ce qui facilite la relation avec les résidents.
- ces interventions suscitent des initiatives: le résident assis dans son fauteuil retrouve subitement le goût d’interagir avec le chien. D’où l’intérêt de laisser place à l’inattendu, espace où s’exprime tant la spontanéité du résident que celle du chien.
Solidarité et bienveillance
Annette Mardaga mène surtout ses interventions par petits groupes.
J’y constate la construction d’une solidarité dans le groupe, l’expression d’une extrême bienveillance entre les différents participants et beaucoup de communication, ainsi que l’envie de se dépasser, explique-t-elle.
La participation d’un membre du personnel soignant est aussi essentielle: par ses observations et sa connaissance des résidents, il amène une évaluation continue de l’état de bien-être des bénéficiaires et de leur évolution.
Patients atteints de maladies neurodégénératives
Gilles Squelard, psychologue et responsable de
Part’âge, la cellule mobile de santé mentale au sein du secteur de la personne âgée, confirme la pertinence de la démarche et insiste sur ses bénéfices.
Les répercussions sont positives chez les patients atteints de maladies neurodégénératives: diminution de l’anxiété, diminution de la fréquence des troubles du comportement, facilitation de l’acceptation de l’aide. L’intervention offre ainsi une alternative à des problèmes trop souvent traités par psychotropes. Elle peut également être utilisée dans le traitement de la dépression en stimulant les capacités de communication, en renforçant l’estime de soi et le sentiment d’utilité, ainsi que chez l’ensemble des résidents en facilitant l’expression des émotions.
Lien de confiance
A souligner également, pour Gilles Squelard,
l’intervention assistée par un animal peut faciliter l’établissement d’un lien de confiance ou la construction de l’alliance thérapeutique. La venue du chien permet au patient de décentrer l’attention sur soi ou sur le soin, de modifier la perception vis-à-vis de l’intervention initialement ressentie comme intrusive, déplaisante ou coercitive. Celle-ci sera ainsi mieux acceptée par le patient et permettra rapidement d’établir l’alliance thérapeutique.
De plus en plus appliquée en institution, l’intervention assistée par l’animal est donc une approche prometteuse dont tous les bienfaits ne sont pas encore connus. Rappelons bien sûr que cette pratique nécessite une formation intensive de l’intervenant et un travail préalable pour éviter toute phobie animale, allergie ou état immunodéprimé chez les bénéficiaires.