HISTORIQUE
La clinique de l'Espérance était à l'origine un dispensaire pour les mineurs des charbonnages environnants (notamment les puits d’Espérance – Bonne Fortune) et des chemins de fer.
Le dispensaire s'est progressivement mué en un hôpital général, pour répondre à la demande de la population locale. De sa vocation première, l'Espérance a gardé trois axes principaux d'activité:
- les urgences: les accidents de mines étaient nombreux. Dès 1918, le transport des blessés graves des charbonnages de l’Espérance et Saint-Nicolas est assuré par le personnel soignant du dispensaire.
- la traumatologie et la revalidation-rééducation: propriété de la mine, le dispensaire a pour priorité de remettre les mineurs sur pieds afin de les renvoyer à la fosse. Les techniques de réadaptation fonctionnelle, même si elles ne portent pas encore ce nom, se développent progressivement.
- la pédiatrie: le dispensaire s’ouvre progressivement et par la force des choses aux familles des mineurs. Le quartier est populaire, avec une grosse densité de population. Elle est l’une des plus élevées du pays.
Formalisée au début des années 90, l’humanisation des soins à l’Espérance trouve son origine dans le public que la clinique a accueilli, notamment les familles italiennes des mineurs, mais également dans la personnalité et le charisme de Dr Hadelin Hainaut. Jeune pédiatre à la fin des années 50, le Dr H. Hainaut se souvient des mères italiennes qui, pour rien au monde, n’auraient laissé leur enfant hospitalisé sans rester à leur côté: « D’une certaine manière, on n’a pas pu faire autrement, on a dû composer avec ces mamans, qui n’entendaient pas qu’on leur dicte des heures de visites ». Sous des airs de désorganisation, un constat s’impose: dans un environnement qui respecte leurs habitudes de vie, l’état des enfants s’améliore plus rapidement.
Les dates clés
Les 10 années qui précèdent la naissance des deux dispensaires Saint-Joseph et Espérance constituent la « Belle Epoque ». De 1897 à 1907, notre région connaît une longue phase d’essor industriel. En 1907, plus de la moitié de la population active du pays est occupée dans l’industrie contre 36% en 1890. Dans la région liégeoise, près du tiers des ouvriers travaille dans ce que l’on appelle communément « la grande industrie » (comptant au moins 40 ouvriers).
1900
Les importantes sociétés minières exploitent les mines avec une main-d’œuvre venue pour la plupart de l’agriculture. Les accidents de mine sont nombreux.
1906
Les sociétés charbonnières réunies décident la création d’un dispensaire où seraient pris en charge les traumatisés de la mine afin qu’ils reprennent le plus rapidement possible le chemin de la fosse.
1907
Les sociétés de charbonnage de Patience et Beaujonc, d’Espérance et Bonne-Fortune et Bonne-Fin et Bâneux fondent le dispensaire de l’Espérance pour les blessés du charbonnage et des chemins de fer.
1909
Adjonction d'une salle d'hospitalisation de 12 lits au dispensaire de l'Espérance.
1910
Mise sur pied d’une station de sauvetage, indépendante du dispensaire. L’équipe spécialisée dans le sauvetage des blessés des mines est composée de mineurs spécialisés dans le sauvetage des blessés de mines et, selon les cas, de médecins et infirmiers du dispensaire. Des urgentistes extrahospitaliers avant la lettre.
1913
La mécanothérapie chez les traumatisés de la mine joue un rôle très important en matière de rééducation fonctionnelle.
1914-1918
C’est la pénurie de médecins pour le dispensaire. Les chirurgiens sont mobilisés par la guerre. Certains rejoignent les hôpitaux de campagne, d’autres reçoivent la responsabilité d’un poste chirurgical mobile.
Dans les années 30 à 40
Le dispensaire de l’Espérance se compose de 2 salles communes, une pour les patients des charbonnages et une pour ceux des chemins de fer. En outre, à partir de 1938, le dispensaire s’ouvre à tous, y compris aux enfants.
De 1938 à 1948
Ce sont les débuts de la kinésithérapie: pour redonner du tonus aux masses musculaires, elles sont massées à l’aide d’une roulette de 5cm de large branchée à un appareil réducteur. C’est le massage électrique. Le massage traditionnel, à mains nues, n’est pas (encore) utilisé.
1940-1945
Le dispensaire connaît le sort de l’occupation allemande et, en mai 1940, une forte augmentation de l’activité (avec 3 jours forts les 10, 11 et 12 mai suite aux bombardements de la région). Décembre 1944 et janvier 1945 resteront aussi dans les mémoires.
Les sauveteurs de mines se transforment en sauveteurs de guerre: ils creusent des galeries en dessous des décombres afin d’en retirer les survivants et les morts.
1948
Création d’un service de physiothérapie.
1951
Inauguration d’un service de radiologie digne de ce nom (de 1913 à 1950, le service de radiologie se composait d’une salle de radio et d’une petite chambre noire, et l’appareil est rudimentaire).
1954
Construction du bâtiment historique de la clinique de l’Espérance (celui qu’on a connu jusqu’à la fermeture en 2020).
1957
La clinique de l’Espérance est inaugurée pour s’adapter à l’extension des activités du dispensaire et répondre davantage à la demande du public. La clinique de l'Espérance compte alors 131 lits. C’est la fin de l’appellation « dispensaire » et les débuts de celle de « clinique ».
Le service de physiothérapie, avec sa grande salle de rééducation, sa piscine et ses box, est alors le plus important du pays.
Ouverture de la maternité sous l’impulsion du Dr Joseph Kerstenne, aidé de Mlle Laurent, infirmière accoucheuse venue de l’hôpital de Bavière.
Ouverture du service de pédiatrie sous l’égide du Dr H. Hainaut.
1958
Le radiologue doit s’adapter à la pédiatrie, ce sont les débuts de la radiologie pédiatrique.
Une activité de biologie clinique tout à fait classique (urée, glycémie, …) est prise en charge par la pharmacienne de l’époque, Mme Mathys. Ce sont les prémisses d’un laboratoire.
Les consultations de polyclinique se développent: gastroentérologie, otorhinolaryngologie, médecine interne, urologie, ophtalmologie… puis les spécialités dépendant de la médecine interne, notamment la neurologie sous l’impulsion du Dr Jacques Hariga.
Côté hospitalisation, sous l’impulsion du Dr Jean Tecqmenne, la chirurgie générale, notamment la chirurgie abdominale, se développe, ainsi que la chirurgie orthopédique, qui vient s’ajouter à l’importante activité traumatologique.
1960-1961
Création du laboratoire.
1960-1965
Sous l’impulsion du Dr H. Hainaut, la philosophie de l’hospitalisation en pédiatrie constitue quelque chose d’entièrement nouveau: les mères (essentiellement italiennes) restent avec leurs enfants en dehors des heures de visite, les enfants roulent en tricycle dans les couloirs… Sous des airs de désorganisation, un constat s’impose: dans un environnement qui respecte leurs habitudes de vie, l’état des enfants s’améliore plus rapidement. On admet donc ces nouvelles façons de faire qui bousculent les habitudes scientifiques d’alors. L’humanisation de l’hôpital peut y voir ses prémisses.
1961-1962
Arrivée du Dr Jean-Pierre Paquot en pédiatrie. Avec lui démarre la chirurgie pédiatrique. L’Espérance a le premier service de chirurgie exclusivement pédiatrique en Belgique, avant l’hôpital de Bavière.
1962-1968
Construction de l'aile arrière de la clinique.
1969
Une salle de jeux s’ouvre aux enfants, avec la volonté de leur réserver un espace bien à eux. Au fil des années, ce lieu va évoluer en fonction des besoins, des attentes des enfants et des différents services.
1970
A la maternité, Mlle Laurent dispense déjà des cours de gymnastique prénatale.
Démolition du dispensaire de l’Espérance.
1971-1972
Construction de la polyclinique enfants et adultes à l’emplacement de l’ancien dispensaire.
1974
La clinique dédouble son service des urgences en deux secteurs adultes et enfants pour répondre aux besoins d’un département pédiatrique qui devient progressivement le nouveau fleuron de l’institution. Le service des urgences enfants est alors le premier service des urgences exclusivement pédiatrique en Belgique.
1975
Création d’une unité de soins intensifs enfants.
1976-1977
Suite à la liquidation des charbonnages, les médecins se constituent en ASBL et reprennent la gestion de la clinique, sous la direction du Dr J-P. Paquot. L’ASBL devient le pouvoir organisateur de la clinique et s’occupe de la gestion hospitalière. Le Conseil médical, qui n’est plus simplement consultatif, assure quant à lui le contrôle et l’organisation de l’art médical.
1977-1990
On assiste au développement des services de pédiatrie, de chirurgie pédiatrique, de radiologie et du laboratoire, tant au niveau de l’activité que du nombre de lits pour l’hospitalisation.
1984
En salle d’accouchement, ce sont les débuts de la péridurale.
1985
Signature d’une collaboration entre la clinique de l’Espérance et la clinique Saint-Vincent, assurant le transfert des prématurés vers Rocourt.
1986
Première étape de modernisation du service des urgences adultes, qui se dote d’une salle de réanimation, d’une salle de suture, de deux box de soins et d’une salle de plâtre. Avant cela, les urgences étaient regroupées dans une seule salle.
En pédiatrie, une classe d’école primaire vient se greffer à la salle de jeux. Ce sont les débuts de « L’école en couleurs ». Depuis ce jour, animateurs et enseignants travaillent en étroite collaboration dans une même philosophie.
1990
Ouverture d’une unité de médecine interne.
1991
Fusion de l’Espérance avec la clinique Saint-Joseph qui donne naissance au
Centre hospitalier Saint-Joseph–Espérance.
Deuxième étape de modernisation du service des urgences adultes.
1992
Construction de l’unité des soins intensifs pédiatriques.
1993
Création de l’équipe mobile de soins palliatifs localisée sur le site de l’Espérance et qui dessert le Centre hospitalier Saint-Joseph–Espérance.
Fusion du Centre hospitalier Saint-Joseph–Espérance avec la clinique Notre-Dame Waremme: le
Centre hospitalier Saint-Joseph–Espérance–Notre-Dame est né.
Création d’un service de stérilisation centrale désormais distinct du bloc opératoire.
1994
Ouverture de l’hôpital de jour pédiatrique médical, qui permet de traiter les jeunes patients ne nécessitant qu’une hospitalisation de quelques heures.
Le Dr P. Schlesser développe, à l’hôpital comme à domicile, la prise en charge des enfants nécessitant une alimentation parentérale (par intraveineuse) au très long cours dans le cadre des insuffisances intestinales sévères. Ce projet pédiatrique est pionnier en Belgique.
1995
Rénovation de la polyclinique adultes.
1996
La clinique Notre-Dame Hermalle rejoint les 3 cliniques Saint-Joseph, Espérance et Notre-Dame Waremme pour donner naissance à l’entité
Les Cliniques Saint-Joseph.
Ouverture du service éducatif pédiatrique.
L'équipe d'hémato-oncologie pédiatrique développe un concept de soins continus, d'abord axé sur les soins palliatifs d'enfants atteints de cancer, leur permettant un retour à domicile dans les meilleures conditions. Ce projet s'est progressivement étendu à des prises en charge plus chroniques, prenant en compte tous les aspects du relais au domicile et dans les milieux de vie des enfants.
La maternité de l'Espérance est transférée à
Saint-Joseph.
1997
L'Espérance développe un centre de la douleur chronique et engage une infirmière spécialisée en algologie.
1998
L’aile arrière de la clinique est allongée, avec l’agrandissement et la rénovation du bloc opératoire (avec 3 salles d’opération, une salle septique et une salle de réveil), de l’unité de chirurgie orthopédique et reconstructrice et de l’unité des soins intensifs adultes.
Engagement d’une psychologue pour la coordination et le développement des projets d’humanisation des soins en pédiatrie.
Création du Centre Pinocchio, qui prend en charge les patients atteints de maladies métaboliques rares, sur 2 sites: la clinique de l’Espérance et Diepenbeek.
1999
Extension de la clinique (aile Leloup)
Organisation de la 1ère édition de la « Semaine de l’enfant à l’hôpital », organisée chaque année depuis lors.
2001
Transfert des lits de pédiatrie de la clinique Saint-Joseph sur le site de la clinique de l’Espérance.
Création du CHC regroupant 6 cliniques: clinique Saint-Joseph, de l’Espérance, Saint-Vincent, Notre-Dame (Waremme), Notre-Dame (Hermalle-sous-Argenteau) et Saint-Elisabeth (Heusy).
2002
Création d'un nouveau service d'urgences adultes et enfants, avec salles d'accueil et d'attente distinctes et plateau technique unique.
Ouverture de la nouvelle unité de revalidation.
Transfert de l'unité du sommeil pédiatrique, antérieurement à Saint-Joseph.
Le regroupement des activités des services de pédiatrie de la clinique de l’Espérance, Saint-Vincent et Sainte-Elisabeth (Heusy) fait du département de pédiatrie du CHC le plus gros département de pédiatrie en région wallonne (43 pédiatres).
L’équipe de pneumologie pédiatrique du CHC met en place une convention spécifique de prise en charge des enfants atteints de mucoviscidose, en partenariat avec le CHR Citadelle: le Centre Liégeois de Rééducation Fonctionnelle pour la Mucoviscidose. Cette équipe multidisciplinaire donne ainsi la possibilité à tous les patients mucoviscidosiques d'avoir accès à un suivi optimal.
Dès 2003
Réflexion sur le
regroupement des trois sites liégeois pour garantir la pérennité du CHC.
2003
Ouverture de l'hôpital de jour chirurgical.
Inauguration du SMUR.
2004
Ouverture de la clinique de la mémoire.
2005
Ouverture de l'école du dos.
Le CHC, le CHR de la Citadelle et le CHU signent une convention de collaboration créant à Liège un service interhospitalier universitaire d'hématologie et d'oncologie pédiatriques liégeois (SUHOPL).
Janvier 2006
Décision de conseil d’administration du CHC de rassembler ses trois sites liégeois dans
un nouvel hôpital sur un nouveau terrain.
2007-2008
Travaux de modernisation et d'extension de la polyclinique adultes.
2008
Début de la rénovation complète du service d’imagerie médicale et modernisation complète de son infrastructure: mise en route d’un nouveau scanner plus performant, installation de 2 nouvelles tables de radiologie « détecteurs plans ».
Création d'un service gratuit de médiation interculturelle pour les langues arabe et turque.
Rénovation complète de la pharmacie avec installation d'un système de distribution de médicaments.
15 décembre 2008
Cautionnement de l'achat du terrain Patience et Beaujonc (ancien charbonnage) par le conseil d’administration du CHC.
2009
La clinique fête son 100e anniversaire.
Ouverture d'une nouvelle biberonnerie répondant aux normes les plus sévères de l'hygiène hospitalière.
Transfert de l’hospitalisation pédiatrique de la
clinique Saint-Vincent vers l’Espérance.
Les pédiatres néphrologues du CHC, en collaboration étroite avec ceux du CHR Citadelle, ont réussi à obtenir la reconnaissance du « Centre de Néphrologie Pédiatrique Sud », centre multidisciplinaire de prise en charge des enfants atteints d'un problème rénal chronique, qui fait l'objet d'une convention avec l'INAMI et dont le siège administratif et logistique est situé à la clinique de l'Espérance.
Prolongement de l’aile Leloup côté rue Malvoz.
2010
Ouverture de la maison de Julien, une maison pour les parents et fratrie des enfants hospitalisés à la Clinique de l’Espérance, dans la mesure où le domicile est éloigné de l’hôpital. C’est la première maison d’accueil en région liégeoise pour les parents d'enfants hospitalisés. Elle représente un pas de plus dans l’humanisation des soins à la clinique.
Ouverture d'une crèche (18 places).
Septembre 2015
Démarrage de la construction de la
Clinique CHC MontLégia.
Janvier 2020
Le CHC (centre hospitalier chrétien) change de nom et
rédéfinit son positionnement. Il devient le Groupe santé CHC. Nouvelles appellations pour les établissements du groupe, nouveau logo, nouvelle charte graphique et affirmation des valeurs.
20 et 23 mars 2020
Transfert des patients de la clinique de l’Espérance vers la Clinique CHC MontLégia.